Choisir son employeur pour dominer sa maladie

Aziz Aberkane a aujourd'hui 49 ans. Ingénieur diplômé, il est Responsable Production weekend à l'usine Baxter de Meyzieu où 650 salariés travaillent à la conception, l'industrialisation et la fabrication de dialyseurs, ces filtres qui prennent place dans les machines de dialyse pour "nettoyer" le sang des personnes atteintes d'insuffisance rénale chronique. Une maladie que connaît bien Aziz, puisqu'elle a été détectée chez lui à l'âge de 15 ans, et qu'elle est devenue pour lui une source d'engagement particulier dans son travail.

"Je suis entré en dialyse lorsque que j'avais 20 ans, témoigne Aziz. Ce qui me mobilisait trois longues après-midi par semaine dans un centre de traitement. J'ai d'abord eu l'impression que ma vie s'arrêtait. Puis je me suis ressaisi.

Mû par le désir de dominer ma maladie, j'ai postulé pour entrer chez Hospal/Gambro, devenu Baxter aujourd'hui.

Je voulais comprendre la dialyse pour mieux prendre en charge mon insuffisance rénale terminale."

Un an plus tard, Aziz a bénéficié d'une greffe qui a particulièrement bien fonctionné puisqu'elle lui a permis de vivre une vie normale durant 23 ans, avec bien sûr une surveillance et la prise de médicaments. Puis, comme attendu, une seconde greffe a fini par être nécessaire. Malheureusement, elle n'a duré que deux ans. "Il n'y a pas eu de rejet, explique Aziz, mais le nouveau rein ne fonctionnait pas bien. Ma vie a été un calvaire durant cette période, avec une anémie et un dysfonctionnement métabolique important."

C'est ainsi qu'Aziz est finalement revenu en dialyse, qu'il pratique cette fois-ci à domicile durant deux heures tous les soirs, en toute autonomie, ce qui est compatible avec son activité professionnelle chez Baxter.

"Ma vie de dialysé me conduit à être particulièrement sensible à la qualité des produits que nous fabriquons, poursuit Aziz. Les personnels de l'usine savent que je suis en dialyse, ce qui me donne une crédibilité supplémentaire vis-à-vis du respect des règles d'hygiène. Je veille tout particulièrement à la nécessité d'avoir des produits, non seulement stériles, mais aussi apyrogènes, c'est-à-dire exempts de particules susceptibles de se retrouver dans le sang des patients."

L'exigence d'Aziz est clairement entrée dans les mœurs de l'usine, qui profite ainsi de son expérience et de sa motivation. Et maintenant que l'avenir de la dialyse s'oriente de plus en plus vers le domicile le Responsable de production se dit que, là encore, il va pouvoir apporter du vécu à son entreprise pour l'aider à progresser.